jeudi 31 mai 2018

Invisibles
















Les fuyants rappels
De l'imagination
Qui viennent
Se poser comme
Des caresses machinales
Sur le désenchantement

Cette infirmité sociale
Que l'on dissimule
Qui attend pourtant
Quelques détachements

Des présages d'incendies
D'orages et de nuits
Finissantes toujours
Silencieuses

La coupante brutalité
Des contraires
Que l'on devine
Dans l’insolente
Cruauté du réel

mercredi 30 mai 2018

Symptôme






















Un long temps
Nécessaire après
Avoir embrassé
La route

Cette circonstance
En forme de fait
Anormal

L’incertitude des
Mouvements
La région cervicale
Comme un piège
A rats

Et d'autres
Gestes indéfinis

La forme des jours
Quand on dirigeait
Sa silhouette légère
Vers les avenues

Un long temps
Brisé gravé
Dans la mémoire
Comme la durée
D'un trajet

Le corps rejeté
En arrière

Qui  s'avance maintenant
Toujours tortueux
Dans une ligne courbe


mardi 29 mai 2018

État Profond





















La grave expérience
Celle qui essuie
Les larmes
Dans son intérieur

Fort d’émotions
Précédentes
Peut-être même
Fatigué malgré
Les supplications

Voire les cris
D’une colère
Ce dérèglement
Au service de rien

Elle parcourt
La superficie
D'une conscience
Acharnée qui
Ne repose que
Sur des rides
Assez profondes

Comme l’écroulement
D’un corps que
L'on dit en décadence

Elle remue
Seulement pour
L'essentiel


lundi 28 mai 2018

(Sur)Réalisme























Capitale magnétisant
Les foules – nos fluides
Pernicieux- exactement
Au bon endroit

Nos yeux exercés
Aux situations renversantes
Aux effets comme des
Exploits qui n'en sont pas

Au-dessus des forces
Impossibles
Loin des conquêtes
Et du carnage

Au milieu de ces pas
Des générations
Qui se laissent tomber
Avec volupté sur
Les trottoirs

Même si la mort
Doit infailliblement
Apparaître



vendredi 25 mai 2018

Voeu Ardent





















Chacun saisit
Ce lien
Même s'il
Ne donne
Que l’aumône
Jusqu'où va
L'impiété
Que l'on jette
A terre comme
Un fardeau
Ne reste que
L’ordre de
Rester vivant
Dans son lieu
En attendant le
Moment favorable
Un genre de
Pathologie qui
Se soigne
Quand s’éteint
Le flambeau
De sa douleur
Et que la douceur
Remonte à la surface
L’ébauche rapide des
Sentiments

jeudi 24 mai 2018

Une Histoire




















Car il fallait
Encore et toujours
Tout mettre en désordre

Se sauver dans la rue
Se sauver d'elle
Et respirer les
Particules fines
Lentement

Heureux de les
Sentir encore - la
Suite est claire
Se laisser bercer
Par le rythme
De la circulation

Un léger signe
De tête négatif
En se retournant
Vers le mur

Tout un monde
Se tait un instant
Tu l'injuries
De tous les côtés

Ton corps est
Encore chaud
Tu laisses là
Les cadavres

mercredi 23 mai 2018

Recueillement


















Mais bientôt
Devant les
Reproches
Enfermé
Dans sa cage
Un peu mental
Un peu physique

On se donne
L'ordre de ne
Pas disparaître

De ne pas
Disparaître
Avec la cage
Son contenu de
Maldoror
Son mal au dos
Son action corrosive

Son empire en décadence
Comme une feuille volante
Ses forces épuisées
En apparence

Son mal plein d’autorité
Qui s’éloigne
Toujours plus
De sa langue étrange
Étrangère à son
Propre corps


mardi 22 mai 2018

I Was Broken-Hearted

















La vie nous égorge,
A cette vie le rôle
De frontière, de ligne
De séparation à
Parcourir, de limite
De viabilité aussi.
Au-delà c’est fini,
Au-delà c’est l’
Odeur du…Mais
L’on peut, mon
Amour, recevoir
Tous ces coups,
Etranges animaux
Qui s’endorment
Blottis, d’impression
En impression sur la
Peau. Consolatrice
Dévastatrice…Malgré
Tout se lever, se diriger
Ensemble vers…S’incliner
Devant l’inconnu…Rompre
Nos doutes… Des bouches
Des gestes des silences…
Nos regards. Aux peines
Descendues, dont la
Clarté brutale soudain
S’apaise. Sur tes jambes
Dont le galbe me trouble
Tant, que mon
Atroce amertume
Devient l’accessoire.
La frêle silhouette d’un
Temps par les traits
Vaincu.


lundi 21 mai 2018

Inachevé






















Des jours
Qui s’étendent
Comme des ailes
Qui se racontent
Comme un
Rêve envenimé

Ils prennent leur
Essor et s'envolent
De l'autre côté

La dose renouvelée
Sorte de loi
Infaillible

De la fatigue
A la joie
Qui s’écroule
Dans un  souvenir

Enterré sous la pierre
Que l'on foule
De nos atomes
Résolus mais
Éphémères

Comme on se dit
Inachevé
Un mot dans
La rue prononcé
Comme ça à
Voix basse

Ça reste un
Signe d'existence

dimanche 20 mai 2018

Adversité






















La rue a
Des bordures noires
Et des mots tracés
A la hâte

Elle s’embarrasse
Un instant d'obstacles
Incrustés dans le sol

Et finit dans un
Nulle part
Temporaire

Perforée par
Un trépan

Le bruit qu'il
Fait  s'engouffre
Dans le crâne

Sa fixité froide
Et déterminée
En forme d'arme
Massive a
L'expression
Définitive du futur

vendredi 18 mai 2018

Juste Soi



















L'air plein
De cette expérience
Sa place ordinaire
Que l'on approuve
De l’intérieur

Le bruissement
D'aucune plainte
D'aucune langue
Stérile

Juste ce temps
Perdu qui s’éloigne
Comme le miroir
D'une agonie

Le mouvement
D’un oiseau
Qui s’échappe
D'un balcon

Qui semble
Tournoyer
Autour de
Ma tête

Mon ombre
Accuse un sourire
Puis elle s’égare
A son tour

Mes yeux
Baissés
Sans rien
Ajouter

jeudi 17 mai 2018

Vision


















On ne distingue
Que le craquement
L’étendue de
Notre perte
Ce type obèse
Qui fait la manche
Rue du pont
Louis Philippe
Face à la circulation
Intense – la
Maculation  sanguine
Comme la trame
D'une fiction urbaine
Elle se penche en avant
Retombe sur le carreau
On se retire
Des décombres
On implore la
Charité on
La déplore
On file tout droit
Les yeux errants
Sur l’espace
Délimité
Des étages

mercredi 16 mai 2018

La Surface de L'écueil























Ça ressemble à un
Animal inanimé
On se demande
Si la mort est
Inséparable
Ça ressemble
A la descente
On se demande
Si la chute
Fera des ricochets
Sur les vagues
Ça ressemble
A nos marches
Égarées à nos
Solitaires conditions
On se demande
Si la perspective sera
Désagréable
Si elle emportera
Nos instincts
Et le reste
Ça ressemble
A l'aurore
Illuminée des
Cités

mardi 15 mai 2018

Un Chant























Dans le parcours
De l'existence
La condamnation
Fend l’atmosphère

On s’étreint
Je suppose que
C'est pour l'infini

Toutes les heures
Suspendues à nos
Lèvres comme
A des cordages
Qui finiront par
Se rompre

On s'étreint
Je suppose que
C'est pour l'infini

Ou la peur
De l'instrument
Meurtrier de
Sa vitesse acquise

On s'étreint
Symétrie définitive
Ce pareil sort
Que l'on affirme
Contraire

Je suppose que
C'est pour
Se frayer un
Passage


lundi 14 mai 2018

Selon La Chair























Si toutefois
Les souffrances
Du temps se
Comparent avec
Cette forme
D’espérance
La rédemption
Du corps
Ce genre de soupir
Inexprimable

Ce truc qui
Intercède avec
La liberté
Cette part intermédiaire
Du passé que l'on
Préfère oublier
Un intermède
Tout entier
Refoulé

La prière congédiée
Son dessein  connu
D'avance
Je préfère mes
Mains sur tes
Seins
Je préfère ça
Au chagrin continuel
A ce retour selon
La chair blessée

vendredi 11 mai 2018

Ferveur






















Tout le jour
Le mal d’une
Absence
Que l’on redoute
Comme une
Conquête indigne

Le corps en fuite
Lointain mirage
Que l’on néglige

Peut-être au
Profit de cette
Langue humaine
Que l’on
Recherche avec
Acharnement

Tout le jour
Le mal d’une
Absence
Que l’on raisonne
Doucement

On se fait
Pourtant violence
Pour l’effet
D’un regard
Nu


jeudi 10 mai 2018

De Notre Chair





















Mais maintenant
Nous avons dégagé
La mort

Devenus condamnables
Comme vendus
Au charnel

Conforme au
Retour à la vie
Morts au péché
Vivants à nos yeux
Et rien d’autre

Ce corps mortel
Déjà usé
Incrédule pourtant
Fortifié sans cesse
Par ces promesses
Anéanties

Sachant que l'
Affliction produit
La persévérance

Toutes ces victoires
Inutiles se répandent
Justifiées par
L'offense d’une seule 

La mort qui s’étend
A tous les hommes


mercredi 9 mai 2018

Un Autrement

















Quelques-uns portaient
le fer, dans cette nudité
accablante, des mots
dérobés que je dépose
près de toi. L’envers de
ton paradis. Cette fatale
accélération, le crash…
Un abîme se déploie.
Sans le  vide, mutisme,
que l’on ressent alors.
Ce temps si bref, et
précieux, l’impression
d’échapper au bleu
du sol…Cette fin
de beaucoup de choses
que l’on dévore…Avant
de l’être par…  « Il y
a plus d’ivresse dans
les yeux, que d’alcool »…
J’oublie sa douceur,
elle n’existait pas. Ou si
peu, de malheurs pré-
tendus ralentis par le
temps…Ce calme plat
d’un âge supposé…
Quelques-uns portent
encore portant le fer,
fardeau végétal au
cœur d’un quartier.
Que l’on voit autrement,
depuis.


mardi 8 mai 2018

Ce Monde Entier



















En son nom
La grâce d'un apostat
Selon la chair
Sa résurrection

On se croit affermi
Presque légitime
Par le vif  désir
D'annoncer
Les perfections
Indicibles

Une sorte de
Puissance éternelle
Que l'on reçoit
Comme une vérité
Captive

Qui selon
Des œuvres
Réduit les trésors
De colère
Amassés
Dans ce cœur
Impénitent


lundi 7 mai 2018

Large


















Franchement toute
La multitude ces
Lieux qui s'entassent
Et qui s'adressent à toi
Ont-ils la valeur
De la vie mouvante
En soi ?

Tous ces moyens
De secours sont
Comme des cargaisons
Que l'on jette à la mer

On s’échappe de ce
Navire sous prétexte
De jeter aussi les
Ancres et de gagner
Le rivage – ce truc
Intérieur sain et sauf

Loin des débris
De la violence
Des vagues



vendredi 4 mai 2018

Des Vues Hostiles























Des imprécations
Contre soi-même
Pour quoi faire ?
Si tu devais courir après
Après quoi ?
Après le mal
Qui te ronge

Alors les soins
Prévoyants comme
Des saints se foutent
De ta gueule

Ils se joignent
A l'accusation
Ils te jugent
Comme une nation
Au bout du rouleau

Ils organisent
La sédition
De ce corps

Ils préparent
Un guet-apens
Pour le tuer
En chemin

Pourtant tu les
Accueilles
En grande pompe
Et tu cours après
Toutes ces choses
Que tu pries
Avec patience et
Révolte


jeudi 3 mai 2018

Mon Aube (2)





















Nos traits qui s’éveillent
que l’on voudrait arrêter
tous ces temps morts
que l’on voudrait jeter

ici maintenant
dans le jour
que l’on sent vibrer
comme la fin
d’une image sombre

il faudrait que ces
mots sortent du néant
trempés dans la
lumière comme
sortis d’un envers

nos traits qui s’éveillent
que l’on voudrait dénués
de l’absence

de toute cette panoplie
couleur cendre

mercredi 2 mai 2018

Mon Aube


















La nuit t’oblige
Elle t’efface
Et t’effleure
Elle sépare et
S’arrête à ton
Regard

Tout ce mal
Au monde
S’arrête ici
A ces couleurs
Comme des ondes
Broyant  tous
Les moments
Propices à la
Disparition

La nuit t’oblige
Elle t’efface
Et t’effleure
Elle s’agrippe à
Moi sans
Me souffler
Le moindre mot

Je m’accroche
A ces couleurs
Comme à des
Sentiers cachés
Menant au
Monde clair


mardi 1 mai 2018

S'en Remettre


















Lui il est mort
Lui affirme
Être vivant
Comme une
Religion particulière

C'est pour cette
Espérance qu'il
Le clame
C'est pour elle
Qu'on l’accuse

On dirait une langue
Impossible

« Mais lève-toi
Et tiens-toi
Sur tes pieds »

La repentance
C'est une connerie
C'est une pratique
De vaincu

C'est douloureux
Tout le temps

On est toujours
Le premier des
Morts on déclare
Toujours le savoir

Ce grand savoir
Qui déraisonne

« Mais lève-toi
Et tiens-toi
Sur tes pieds »

Alors de la repentance
On passe à la conversion

A cette œuvre indigne
A cette survie
Dégueulasse

Et l'on traverse
La mer qui baigne
Nos amours