Souvenir-Demeure

Je cherche des yeux
l'accablante couleur
celle qui accueille dans
son intérieur

comme une âme
enchâssée
morceau de charbon
embrasé
avec lequel je
forme le portrait
d'un monde

la mesure de lui-
même dépassant
les bornes du
sensible

et qui ne cesse
d'hurler que tout
le reste est ténèbres

je te regarde
voilée dans un
sourire

toi tu retardes la
mort par vrai
repentir

La Vision des Temps

Au sein de la lumière
d'où je te parle
la chaleur et l'éclat
font tomber mes murailles

détaché des liens
funestes je me rappelle
les faux pas
mes chères prémices
les vivants à peu près

la confusion au
commencement
comme celle du corps
qui peut toujours
disparaître simple cité

sa noblesse éphémère
puis la juste fureur

des flammes du désir
au monde des défunts

il le peut toujours
et s'emporter contre moi

c'est l'ordre exact des choses
comme au miroir d'une mer

mais c'est l'âme qui
tisse la trame



Without A Word

Quand de nos

provinces séparées

nous ferons Terre

la douce tâche de

suivre nos recueils,

d’en faire un voyage

singulier, comme le

sens de la vue s’est

trouvé… Ta nudité

criminelle, florilège

indépassable, mes

ombres écartées d’une

main, draperies

renommées, s’en

tiennent aux

usages enterrés.

Quand de nos

provinces séparées

nous ferons l’espace

sacré, notre œuvre

tout entière…Tu

emporteras mon

visage, comme moi

le tien. Pour un seul

jour prononcé.

L'objet de nos Regards

De lumière et
de secours
pour adoucir
la sentence

le dessein d'en
décorer notre
parcours

et combler de
caresses en lieu
et place du triste
spectacle

à combien de
mauvais sujets
faudra-t-il
échapper ?

presque toujours
cet objet c'est
une chose que
personne ne
verra jamais


Sainte Colère

Tous nos efforts
au pillage

l'habitude de
confesser et de
courir le risque
de perdre son âme

le sang précieux
de ton corps
ma conscience de
pénitent voudrait
le débarrasser de
ses peines

pour lui je voudrais
la même volupté
presque l'absolution

peu de chose
en vérité sinon
qu'il te rende
à jamais
l'innocence

Atma

Chaque fois le même geste
je rêve de cet écrin

au plus près de ta peau
comme des esprits
s'attachent

chaque fois la même
lumière le seul effet
sans trajectoire déviée

au plus près de ton

souffle comme des

vies s’emportent

We Art : Reloaded

W.A:R

Sur le moment
nous n'entendons
que le doux chant
de la paix

et l'idée de
l'exécuter-sur-le-champ
n'altère pas encore
nos démarches

à moins qu'il ne faille
banir le deuil et la
tristesse

pour adopter le
profond silence
propre au
combat

désormais impénétrable
aux rayons délicieux
du divertissement

et de plonger
dans la fureur
de l'art

Les Pas De Dante

Je cherche du regard

il me semble voir

l'enfer à la place

où je l'ai laissé

grâce à toi

j'ai quitté cet

abîme

je le vois encore

le sol irrégulier

presque sans

lumière

que reste-t-il

de ce glacier ?

tu me dis qu'il a

fondu à la chaleur

de ton corps

Nocturnal

Qu'au milieu d'un

nocturne apaisement

ta silhouette se dessine

en traits sur mon âme,

frappée par ce qui l'anime.

Son profil de flamme vacillante,

à tenir le silence.

A dire mon ivresse presque

éteinte. Alors que

doucement, les arbres

s'enfoncent dans leur

hiver hyperboré.

Faust

Mais quel diable
te parle ?
c'est en vain
que tu pleures ici

au point qui réécrit
les regrets et l'avenir

cette illusion est
un faible rayon
sur ta peau

s'épanche alors
le deuil

dont l'ombre
est là si près
qu'elle finira par
te refroidir

Politics

Jusqu'à nous
viennent des
jours nombreux

de rudes étreintes
et d'âpres pensées

on parle précipices
on évoque de mornes
moissons

mais s'égouttent
sur ta bouche
les malheurs
attendus

n’en reste alors

que l’humide

chaleur

Ton Sol Heureux

Pour la suprême raison

que tu ouvres les cieux

puis les refermes

j'accours pour toi seule

ton sol heureux est

le refuge de mes larmes

l'espace d'une mise à

mort se délite

pour la suprême vertu

de ta chair



Des Mesures

Si ce qu'on dit est vrai

du fond des ténèbres

je vais cesser de m'agiter

ainsi

puisque l'on ne saurait

remonter vers la vie

dans ces conditions

si jamais je le crois

à nouveau - surtout

fais rugir ta colère

si jamais j'hésite encore

entre la peur et le courage

veux-tu brandir ta haine

et me déclarer la guerre

planter tes crocs

dans ma blessure

et faire taire mon

usure

en retour je changerai

la saison - de l'hiver

à l'été

et mon cœur

battra ta mesure

Une Vie

On revient de tout

d'une chaleur de sang

comme d'un glacial

retour

On revient de tout

de l'imprudence

comme de l'impuissance

On revient condamné

mais plus fidèle

que jamais à

l'existence

Ce train dont la

vitesse est si grande

qu'il rattrape la nuit

tombante



Me conduit toujours

à toi 

D'une Aube

Comme sous le fléau

d'une aube

en débris

qui ne cache plus

l'aspect de son visage

chaque mot est

l'amorce d'une

défaite

la condition pour

échapper

à son bûcher

se persuader que

la souffrance

n'est pas fatale

c'est en perdant

la croyance en ce

qui devrait mais

ne sera jamais

que l'on survit

comme par exemple

le fléau d'une aube

en débris jadis

redouté à présent

apprivoisé

Ressusciter

Si seulement tu savais

je veux juste comprendre

si seulement tu pouvais

je veux juste fixer

vaguement affolé

si seulement je voyais

un simple signe

qui atteste pourtant

de l'impensable

une alerte qui

dise la blessure

si seulement tu entendais

je veux juste dire 

le fond sonore

de la douleur

moi mort puis

ressuscité

et qui meurs

à nouveau et

ressuscite encore

recollé par tes mains

Inexprimable

Au milieu du parcours

sans rien apercevoir

des remparts

ni rien entendre

des rumeurs

la cruelle attraction

tombé à peine pour

des convulsions

des coups si durs

qu'ils forment

autour de soi un

maillage bien trop

serré

je te demande

comment le

défaire

un doigt sur ma

bouche tu me réponds

nullement étonnée

pendant que du regard

je t’aime ainsi

Intervalle

J'y tombe aussi

dans le jour qui

s'épuise - mais

je te prends d'abord

à ta brusque demande –

avant l'ombre qui

nous vaincra

l'un et l'autre

à la fois - nous

deviendrons

cours d'eau et

traverserons        

villes et paysages –

nous saurons

comment l'aube

déchire les ciels

hostiles –

et même si le

monde change d'

aspect - qu'il cède

au délabrement -

nous aurons

l’impunité de

notre attachement

Evocation

Tu déploies tes

Grâces dans mon

Pays autrefois

Désolé. Tes paroles

Si pleines d’une nuit

Augmentée. Ton fleuve

Aux méandres noirs,

D’un nord au sud de

Ma ville, de mon âme

Entrouverte... Me traverse.

Renouvelant les transports,

Croyances délirantes aux

Mises en danger, par les

Fenêtres passées. Comme

Révélation éblouie,

Retrouvée après tant

D’ailleurs, de pièges et

De maux. Le malheur

Impassible, à l’écoute

De Peggy Lee, et puis

Cette intuition que l’on

Avait l’un de l’autre

Les yeux fermés littéralement

Et qui s’ouvrent sur

Ce que l’on cherchait

Exactement.

Je répétais le mot

Chute, et te voir,

Toile blanche et

Bleue, a tant

Découvert mon

Ciel nuageux...Qu’il

S’efface en personne,

En toi qui me prends

Rescapé.

Recevoir

Des routes

et des fêtes

que l'on a

croisées

avant la

débâcle

et l'instinct

toujours pour

se lier

de nouvelles

atteintes en

attentes

recomposées

mon corps à

tes pieds