samedi 28 février 2015

Mémoire de Chair (Carol Delage & Yan Kouton)




















Comment te dire le
désir, si pur et charnel à
la fois, que ta peau
provoque en moi.

Déchirent et s’immiscent
le mal étrange,
le plaisir lumineux.

Des zébrures
au fond des yeux.
Le germe qui opère et
diffuse les échos de nos
gestes, ceux que l’on
échange du matin
jusqu’au soir embrasé.

Toujours ce flot
perpétuel, ce remous
étoilé, le ballet d’une
volupté en appel
qui nous entraînent si loin
d’une réalité trompeuse
et nous rapprochent d’un
sacre d’airain.

Mille naseaux – vapeur.
Trot et galop alternés dans
la courbure des reins
incendiés. Au contact
de ce paysage, avalé à
perte de vue, je
découvre encore en toi
des sentiers, des
rivières en crue. Les
ombres s’effacent,
laissent place à la
ferveur splendide de
nos chairs mises à nu.

Ces corps récitant leurs
oraisons, semblables
aux songes que l’on
transforme en terre
fertile. Et qui font le lit
de nos mémoires unies.

De faibles soupirs
échangés comme
autant de plaisirs infinis.
Déjà tous les deux
nous mourons l’un
dans l’autre.

mardi 24 février 2015

I Can’t Keep Awake
















Ou tout simplement
que cela m’apaise
contre le ciel trop
calme - des fruits
tardifs qui attendent
et attendent encore
d’être cueillis - dans
mon cercle interieur
je tourne et tourne
encore mes questions -
mes tentations si
présentes parfois -
et je dispose de mon
état - fuyant les chefs-
lieux éloignés pour
un centre où apparaît
déjà la fin - sous des
arbres de villes - je
leur dirai ma place
fermée - mes bras
croisés depuis si
longtemps - chaque
pierre ici se confond
avec mes yeux - mes
anciennes dérives -
d’ailleurs peu importe
qu’elles me parlent
toujours - l’enfer
des endroits peu
habités - des survivants
des éboulements -
toutes ces choses
non finies non
abouties - je sais
bien que j’échoue
au beau milieu de
ma cité - qu’elle se
construit sans moi - mais
j’y serai de mon sommeil
enfin entier -


lundi 23 février 2015

Quinidine-Like



















Et même s’il s’agit d’une
fondation – de s’habituer
à la réduction de la fréquence
cardiaque – ce langage déminé
sans l’adrénaline – qui ressemble
à une fleur desséchée – déjà
des attaques sont prêtes
menacent et se mélangent –
rester ainsi encalminé
aux confins d’un endroit
sans ta peau – il me reste
les os sur la mienne et
puis ce périmètre que
tu m’offres – à venir
l’opération dernière
et tes fibres – doux
accostages qui virent
à l’incendie –

 

vendredi 13 février 2015

Sans Titre


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Au cœur décentré
Là où ne subsistent
Que cicatrices –
 
Séquelles et souvenirs
En pagaille – au fond
La vision d’un cimetière
D’une chose qui n’est
Plus – d’une chose
Qui se bat encore –
 
Etiolée que l’on
Tient entre ses mains –

A peine ranimée par
Une pluie d’intimes
Questions -

 

lundi 2 février 2015

Sans l'ombre


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En ces mots
qui délivrent
je vois des branches
d’arbres fruitiers –
 
tu veilles sur ma
parole contre toutes
les villes –
 
« de l’encens à
d’autres dieux »
que l’on s’invente -
 
nos éclats la guerre
side effects -
 
et de faire
de l’inculte un éternel -
prémices d’une venue
sans l’ombre de la
mort