lundi 30 mars 2015

Surface Sensible















Brassaï sillonnant Paris
la nuit des heures -
y découvre une chose et son
contraire – mon envie
de voir – de te regarder –

son attirance pour la
lumière est un peu la
mienne – et ton corps
en surface sensible –

ces réponses innombrables
que j’y trouve – des clefs
pour comprendre – ne
plus connaître les phases
obscures – décliner
sur tant de supports
ce qui demeure –

plutôt que ce qui
meurt - 

vendredi 27 mars 2015

Libère
















Geste arrachant
qui n’est pas
luxure – plutôt
le flot d’une aube

de sa couleur
rouge sang

vif de ce jour neuf
tout entier habité
de ta présence

face aux larmes
pluie d’hier - place
au vivre aux cris
pour ce dieu
comme sang et
sueur et jouissance

l’on décrète notre
existence – tu
scintilles toute
argentée et belle

encore couchée
du visible je ne
reviens pas

retourné ému
et sans traces

de mes deux
mains je t’enserre
puis te libère


jeudi 26 mars 2015

For Intérieur
















Je ne confonds pas
ce qui cerne ton corps
débris et poussière de
nos vies – à l’égal de
ton soleil – là à tes
côtés – mon seul visage
attentionné – tu accompagnes
mon retour – ma vague
douce et chaude – mon
unique fenêtre – et quand
j’entrouvre ta porte je
reconnais ce qui fait
le plaisir et l’importance
à vivre – posé là
sur ton iris de
visiteur funèbre je
deviens seulement
le prolongement
de ta gravité – le
mourant que tu
acceptes et qui s’
échappe de son noir
pour venir se refléter
dans ta lumière – et se
noyer dans tes motifs
confidentiels


mardi 24 mars 2015

Underground
















Ce fragile aveuglement
tu sais quand la nuit s’
approche de ta peau –
que les yeux se ferment
au péril ou pas – on l’
ignore encore – le jour
te brûle – ou s’acharne
ou te caresse – tu t’
éloignes je demeure
ainsi amputé – c’est
comme ça – c’est
agréable parfois
un juste retour des
choses – et le plaisir
de l’attente – j’écris
je fixe – je pense ou
je danse sur un monde
en moi – je construis
avec de l’encre – le
savoir de ta présence
quelque part est déjà
un bonheur – je traque
des rivières souterraines
je descends pour ça
sous la terre – et me
laisse porter par
la vitesse – elle est
grisante – comme
sous les pieds de la
ville – je te sais
et c’est une joie -

vendredi 20 mars 2015

Recite





















A cette fin – parole
éteinte – ne reste que
le sens ou l’allusion –
incertain temps et
sa rhétorique du passage -
un temple qui s’ouvre
en ton sein – et tout
cet azur puisé dans
ton regard – pauvre et
belle prière comme
un texte douloureux –
la trame fine des
souvenirs – en secret
tissu – tout ne tient
ensemble que par
ta bouche – ta peau
comme imprimée m’
indique ça et là
telle souffrance
formulée – rapide
et trouble – redevenue
pour une seconde un son

jeudi 19 mars 2015

Misty


















Brûlure en soi
le bruit de l’eau
soulage un peu
et le jour qui s’approche
de ta joue – à la limite
d’un langage – tu sors
de la nuit – de cette
douleur lancinante
de la nuit – le tracé
d’un fleuve au fond
de ton âme – son
mouvement presque
muet – et parfois
même sa disparition
complète – se dire
que le visible n’est
là que pour nous
porter à l’invisible –
qu’il délivre ses
traitements – qu’il
nous laisse aussi
sur le bord – et
les rives plantées
d’immeubles -


mercredi 18 mars 2015

Des Profondeurs
















Au départ l’insignifiant
l’aile fragile c’est l’image
exacte de la respiration –
je la retrouve après l’
avoir perdue – dans
les coursives d’une
ville souterraine – l’
ombre que me confère le
soleil artificiel – l’
éventail des couleurs
et des paroles – ce
long voyage qui s’
écoule et ma présence
au cœur de la terre
c’est d’abord un
dialogue – une chance
peut-être d’y être –
la forme brève des
mots entendus – comment
vous parler de la
survie ? De ce brouillard
de l’après ? De ma
naissance à nouveau -
encore et toujours
mourir et revenir –
se mêle aux bruits
assourdissants mais
agréables parfois –
de cet espace qui
vous absorbe – et vous
propulse ensuite à la
surface – au monde
aveuglant – je ferme les
yeux – les rouvre m’
enivre de l’air à ce
point brûlant – de mes
profondeurs je reviens


vendredi 13 mars 2015

Time Exposure





















Il sera temps
de faire – même
tremblant et nu –
ou le long des rues
dans la tension
intérieure – cet
éclat dur parfois
dans les yeux –
le rehaussement
subit de sa
personne – il sera
temps de prendre
et de ne pas laisser
retomber – l’or
de ton cou – le tendre
refuge de ta peau
et d’autres mystères
encore – il sera
temps solidement
installé dans son
corps réparé d’
oublier les morts
dans la lumière –
de regarder partout
et de tenir entre
ses mains les peurs
blotties

mardi 10 mars 2015

Shining




















De ces vues discréditées
époque à ce point
définie  autour d’
un provisoire spectacle –
puis-je affirmer que tu
rayonnes et ruisselles –
qu’ainsi tes fragments
de porcelaine bleue
ne sont jamais emportés
dans cet éphémère
déplorable – mais
qu’ils s’illustrent et
ne masquent rien –
j’étouffe de l’affliction
dirigée – je rêve dans la
ville ancestrale que l’on
s’acharne pourtant à
rendre accessoire –
toi tu parles à travers
les ténèbres mais ne le
sais pas – tu étends tes
mains à la lumière la plus
belle – mais sans le
dire – et l’éclat
séducteur qui
renaît sans cesse à la
vie – qui perce encore
et toujours la poussière
de l’envie – vient
me dire que le
bleu profond qui
t’envahit est le
principal – même si
tu ne le vois pas - 

vendredi 6 mars 2015

Retour
















En retour, je devine
qu’il s’agit bien à flot
torrentiel d’une liberté –
je la recueille et je sais
qu’elle m’échappe –
qu’elle est substance
et vie – qu’elle me
parle d’une fin
d’une chose défendue
comme territoire
interdit – moi qui
pensais tout
connaître de – mais
non – je suis
détrempé par et
fou de joie et triste
aussi en même temps –
c’est tellement au-dessus
de ce que je croyais –
un sanctuaire de liberté
aux nuances lustrées
comme après la pluie –
c’est ton voyage
et je ne fais que l’
assister – dans
l’intervalle je ne
fais qu’un bloc
avec – tout comme
si une lumière tiède
m’emportait -


lundi 2 mars 2015

Travers


 

















Dans ce temps
assujetti aux
pénitences - ces ...

figures si
loin de la vie -
aux étincelles étouffées
clivages si lisibles
et paroles interdites -
où les blessés s'accumulent
chagrins de feu
où l'on ne s'allonge
que pour mourir -
comme à travers des
chemins entrecroisés
d'âmes - ce que nous
somme toujours...Des
phrases assoiffées.