vendredi 30 novembre 2012

Withdrawal


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
De là à le dire,
à relire ces lignes
à se dire déçu,
et décevoir forcément.
 
Au contact si doux,
et chaud. Se retirer
pour enfin profiter
de ces courbes. Les
prendre pour soi,
s’évanouir un instant
dans les abords
délectables. Le
prolonger pour toi. 

Puis s’apercevoir
qu’elles répondent
avant de se détourner. 

Alors une dernière fois
je laisse mes paroles
disparaître dans le
sillon. Déchirure
éthérée, elle
s’épanouit là, au
milieu de ce monde
en écume et soie. 

Un monde souillé,
ivre de lenteur puis
de rythme. Et d’
écroulement encore,
à se dire provisoire.
 

mardi 27 novembre 2012

Arid


 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Caresser dans
le sens aride, en
oublier jusqu’à
l’existence pleine
et entière. Putain
légère et dangereuse

dont les racines
plongent si loin
dans les replis
d’un monde dé-
construit, délogé
par la force, comme
si dans ta main je
sentais encore les
tessons de verre. 

Atterrir sur la joue,
me tracer cette petite
cicatrice, là sur la
gauche. Elle est presque
invisible, et pourtant.
Elle traîne autour des
plus sombres parcours.
Refaits jusqu’à l’
épuisement. Magie
des lieux, tu parles...
Juste le passage
d’un temps ombrageux, 

éclairant, éteignant à
loisir la ville et ma
présence.
 

mercredi 21 novembre 2012

Absence


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A la façon des
absents. Ne plus trans-
former son existence
en désert charnel. 

Comme on louvoie
parmi les revenants,
des choses abrasives
que l’on porte à bout
de bras. Avec ce goût
d’un clair-obscur, l’envie
de tout saboter en
permanence. 

Plutôt qu’à ces lieux,
qui ressemblent tant
à des promesses. Ne
plus s’éteindre aux
limites indécises. 

Comme on porte
sur l’extérieur un
voile intraitable. 

A la façon dont
j’imagine ce corps
brisé, aux coupes
infinies.
 

jeudi 15 novembre 2012

A Dirty Trick


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

On pourrait dire
que l’on s’enfonce,
que l’on oublie si
vite le détail de
ces douleurs. On
pourrait dire que les
nuits blanches ne
comptent pas. Que
leurs traces sur le
visage ne se voient
pas. Enfin, on pourrait
comme ça poursuivre
longtemps. A suivre
les passants, voir
leurs attentes, des
frémissements. Et
parfois s’en tenir,
immobile, au doux
Parfois encore aux
axes rigides assénés
comme des coups.
Mais laissons la
parole aux absences,
à l’ancre dans un port.
Puis d’une fenêtre voir
les repères familiers
s’évanouir. Tel un « corps
semé corruptible ».
 

mardi 13 novembre 2012

Monochord


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A longueur de
journée, sans
cesse avaler des
paroles, dévaler
des voies.  Attirer
puis détruire, dans
ses habitudes mor-
tifères, d’un horizon
l’autre aux teintes
monocordes. D’un
présage sait-on
jamais. En tout cas
rempli de silhouettes
éméchées, de triste
souvenir. Un putain
d’archétype, qui s’est
tant roulé à terre...
Avant que les cendres
ne prennent la relève.
De son idéal venimeux,
tendu au-dessus de
nos têtes. De ces mondes
enfouis que l’on
réveille à nos
risques et périls. A
longueur de journée,
sans cesse les avaler,
puis les recracher.
En flux tendus pour
une ville, un être
disparu.

jeudi 8 novembre 2012

Afterwards


 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A la suite, y réfléchir
ailleurs que la nuit.
A ces points sensibles
que je relie de ma main.
J’entends alors une partie
de ta vie qui m’échappe. 

Ça pourrait me réjouir,
alors que non. Ca me
remplit de tristesse et
d’abandon. Après quoi,
ces rêves inondables
finissent en cœurs secs. 

A prendre ainsi, comme
les pierres d’une cité,
des souvenirs émus. 

Ecorchés par des lettres
jamais envoyées. Par
dépit, tous ces défauts,
cette colère mal contrôlée. 

A la suite, y réfléchir
ailleurs que la nuit.
Le chat à mes pieds.
Les cachets dans une
main. Celle qui reliait
tes points sensibles.

lundi 5 novembre 2012

Easy Therapy



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
C’est d’accord,  à
l’instant j’entends
bien ta musique.
Je l’entends jusqu’
à l’os, comme une
injection. C’était mon
désir, ça ne l’est plus.
C’est d’accord, à
l’instant, je débranche.
Maquille tout ça de
couleurs mauvaises,
d’étranges revers
de la main. Ce truc
encore tolérable ne
l’est plus. On dira
qu’il s’est pris la vitre,
comme s’il était un
autre, surtout pas
moi. C’est d’accord
je m’y prends mal,
je laisse tomber,
j’arrache les fils.
A l’instant, pour
éviter peut-être la
double peine. Et ce
regard nocturne.
Noyé de thérapies
faciles. De désespoir
un peu trop sensible.